Samuel s’attache aux détails
Samuel s’attache aux détails.
C’est dans le concept qu’il s’exprime. Là qu’il est sûr de lui. Là qu’il déclenche ses avalanches en célébrant des noces, entre souvenirs et regards, émotions et engagements, confessions et courage.
Parfois j’ai envie qu’il apaise cette boulimie et se contente d’une seule idée, mais ça ne serait pas Samuel. Et puis ce n’est pas ça aller rencontrer un artiste, de vouloir qu’il colle à ce que l’on connait. Non, une rencontre c’est se confier à une vision, à un délire, c’est se laisser porter ; transporter peut-être. C’est être pris en main. Ou se laisser perdre.
Alors, quand je vais voir une exposition de Samuel, je vais à mon propre rythme, selon ma logique, et je passe d’une chanson à un bonbon, d’une photo à un jouet, d’une pochette de 45 tours à son sourire. Mode d’emploi à la main ou pas, je me délecte de son timbre de voix craquant et j’accueille cette manière particulière qu’il a de se dévoiler en prenant le risque de se cacher aussi de ceux qui viennent pourtant le découvrir.
C’est paradoxal. C’est Sam.
Sam est aussi un globe-trotter d’ailleurs comme de sa ville, il vous invite à goûter ce thé-là, dans ce salon-là, ou cette pizza-sans-gluten-là, ou cette soupe-miso-là, sur ce coin de comptoir-là, dans ce restau introuvable où il a ses habitudes et ses plaisirs.
Sam ne résiste pas aux jeux de rimes quitte à me perdre. Et il bosse dur, s’entourant d’amis créateurs auxquels il offre sa confiance pour s’améliorer, sans pour autant s’arrêter de créer. Il va au bout d’un désir.
Sam est un homme carré, épris de timing, de planning, de vision globale et du coup d’avance. Sam est positif et bienveillant, avec une fossette qui donne envie de le faire sourire encore pour qu’elle réapparaisse souvent. Sam est un homme qui graphie, qui conseille, qui chante, qui joue et qui arrange sa musique. Il photographie. Il écrit. Il expose.
Finalement si Sam excelle au jeu du cache-cache, c’est uniquement pour qu’on le trouve. Un homme matriochka dont le plaisir de se dévoiler jusqu’à l’intégral oblige le visiteur à devenir observateur, goûteur, auditeur, curieux ascendant spéléologue.